1989 : un OVNI suisse romand s’impose dans le prestigieux Indie Top 20 britannique avec « L’amourir » et « Pas mal ». Voici la petite histoire originale de jeunes dieux européens...
Groupe majeur et pionnier de la scène électro-noise industrielle, les Young Gods sortent leur première compilation, XXY YY years, à l’occasion de leur vingtième anniversaire. Ce nouvel opus est composé de deux disques. Le premier réunit les meilleurs morceaux du groupe, les incontournables comme « Gasoline man », « Kissing the sun », « Envoyé », « Skinflowers » et quelques titres qui auraient mérité meilleurs échos selon le groupe. C’est le cas de « Our house », « Toi du monde ». Enfin on trouve un inédit « Secret » , annonciateur d’un nouvel album pour 2006. Le second disque regroupe plusieurs remixes et raretés parfois étonnants comme « Requiem pour un con » ou « The end ».
En 1985, Franz Treichler (chant) fonde avec Césare Pizzi (samples) et Franck Bagnoud (batterie) les Young Gods avec l’envie de sortir des sentiers battus du rock, de le secouer radicalement. La particularité de ce groupe suisse romand (ils sont originaires de Genève) est de faire du rock avec des machines et sans guitare. Cela leur permet de découvrir et créer de nouvelles formes et possibilités, de nouveaux sons, d’être dans un esprit de défricheur. De ces expérimentations de laboratoire sort un rock industriel froid, énergique et novateur. A cela s’ajoute la voix de Franz Treichler. Très grave, rauque, exagérée. Proche du râle, elle est très identifiable.
En 1987, Les Young Gods sortent leur premier album « Young Gods » et leur premier single, « Envoyé », hymne punk mécanique et synthétique. Cet album est élu Disque de l’année 1987 par le Melody Maker. Deux ans plus tard, sort « L’eau rouge » avec « L’eau rouge » et l’un de leurs titres les plus dansants : « L’Amourir ». Ce morceau est très révélateur de la méthode des Young Gods : triturer, réinterpréter le rock. Pas étonnant de retrouver dans ce morceau des samples de Prince, Van Halen et Jimmy Hendrix.
En 1992, « TV Sky » est l’album de la consécration. Il ouvre aux Young Gods les portes des Etats Unis. « Skinflowers » devient le tube du groupe, utilisé par la suite dans des pubs et des films. A partir de « Only heaven » (1995), le groupe affiche sa diversité en délaissant le rock chaotique expérimental et pesant pour des morceaux plus progressifs, aérés avec ses nappes profondes et spatiales. C’est le cas de « Child in the tree » ou « Donnez les esprits ». La facette « ambient » des Young Gods s’illustrera avec les albums suivants « Heaven deconstruction » (1997), « Second nature » (2000) et « Music for artificial clouds » (2004), commande de l’Office fédéral de la santé suisse.
Aujourd’hui la formation a évolué. Elle est désormais composée de Franz Treichler (voix et samples), Bernard Trontin (batterie et samples) et Alain « Al Comet » (samples). Les Young Gods forment un groupe essentiel de ce courant. Ils ont influencé de nombreux groupes comme Nine Inch Nails, Tool, Faith No More... même U2 sur Achtung Baby. Ainsi The Hedge considère les Young Gods comme étant « l’influence majeure dans l’histoire de la musique contemporaine »...