La Chanson francophone a ses héros : Jacques Brel, né le 8 avril 1929 dans la banlieue de Bruxelles à Schaerbeek, est l’un d’eux.
Le « mythe Brel » commence par une fin d’adolescence dans le théâtre, un mariage avec Miche en 1950 et une petite fille l’année suivante. Son premier disque sort en 1953 en Belgique ; mais la force des textes et la violence de l’interprétation dérangent. « Les hommes sont malheureux parce qu’ils ne réalisent pas les rêves qu’ils ont » déclare-t-il : il part alors à Paris et s’installe à Montmartre.
Les débuts sont difficiles malgré un nouveau contrat avec la maison de disques Philips. « Quand on a que l’amour » sort en 1957 : ce premier succès lui fait gagner le Grand Prix de l’Académie Charles Gros. En 1959 sort son quatrième disque « La valse à 1000 temps » : il est en tête d’affiche à Bobino. Il chante à l’Olympia en 1961 et quitte Philips pour Barclay en 1962 pour laquelle il enregistre « Le plat pays ». Les succès s’enchaînent : il chante en URSS, à New York,... et les spectateurs applaudissent le créateur d’« Amsterdam » ou du fameux « Ne me quitte pas » (« If you go away »). En 1966, Brel décide d’arrêter la chanson et se consacre désormais au cinéma. En 1967, Mort Schuman monte une comédie musicale aux Etats-Unis : « Jacques Brel is alive and well and living in Paris ».
En 1968, le « Grand Jacques » crée la pièce « L’homme de la Mancha » avec Dario Moreno : c’est un triomphe. Atteint d’un cancer, il part s’installer dans les Iles Marquises jusqu’à sa mort le 9 octobre 1978. David Bowie, Sting, Frank Sinatra ou encore Nina Simone ont tous repris ses chansons. Et ses textes sont étudiés dans les écoles : « Aimer jusqu’à la déchirure. Aimer, même trop, même mal. Tenter, sans force et sans armure, d’atteindre l’inaccessible étoile ».