Micha et Knar Aznavour, immigrés arméniens, donnent naissance à Charles à Paris le 22 mai 1924. Avant de devenir l’un des plus grands représentants de la chanson française à travers le monde, il commence par l’Ecole du spectacle et monte ensuite un duo avec Pierre Roche.
En 1946, aidés par Charles Trenet, ils chantent aux Etats-Unis et au Canada. Revenu seul en France, Charles se marie et compose des chansons pour Mistinguett, Patachou, Juliette Gréco ou Edith Piaf. Il chante alors en solo : l’année 1957 lui apporte le triomphe avec des concerts à l’Olympia, une tournée à l’étranger et des débuts dans le cinéma. Le succès est désormais continu et ses chansons sont reprises par les plus grands : Ray Charles enregistre « La Mamma » et Bing Crosby « Hier encore ».
En 1979, il tourne dans « Le tambour » de Volker Schloendorff qui obtient la Palme d’Or au festival de Cannes. En 1988, choqué par le tremblement de terre en Arménie qui tue 50 000 personnes, il crée une association et enregistre le disque « Pour toi Arménie » qui se vend à un million d’exemplaires. Puis il monte un récital avec Liza Minnelli au Palais des Congrès. A la Une de Times Magazine et Billboard, il lance une nouvelle tournée mondiale et chante un mois au Marquis Theater de Broadway en octobre 1998.
En 2004, il fête ses 60 ans de carrière et sort un superbe nouveau disque « Insolitement vôtre ».
Emmenez-moi (Paroles : Charles Aznavour, musique : Georges Garvarentz)
Vers les docks où le poids et l’ennui
Me courbent le dos
Ils arrivent le ventre alourdi
De fruits les bateaux
Ils viennent du bout du monde
Apportant avec eux
Des idées vagabondes
Aux reflets de ciels bleus
De mirages
Traînant un parfum poivré
De pays inconnus
Et d’éternels étés
Où l’on vit presque nus
Sur les plages
Moi qui n’ai connu toute ma vie
Que le ciel du nord
J’aimerais débarbouiller ce gris
En virant de bord
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Dans les bars à la tombée du jour
Avec les marins
Quand on parle de filles et d’amour
Un verre à la main
Je perds la notion des choses
Et soudain ma pensée
M’enlève et me dépose
Un merveilleux été
Sur la grève
Où je vois tendant les bras
L’amour qui comme un fou
Court au devant de moi
Et je me pends au cou
De mon rêve
Quand les bars ferment, que les marins
Rejoignent leur bord
Moi je rêve encore jusqu’au matin
Debout sur le port
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Un beau jour sur un rafiot craquant
De la coque au pont
Pour partir je travaillerais dans
La soute à charbon
Prenant la route qui mène
A mes rêves d’enfant
Sur des îles lointaines
Où rien n’est important
Que de vivre
Où les filles alanguies
Vous ravissent le cœur
En tressant m’a-t-on dit
De ces colliers de fleurs
Qui enivrent
Je fuirais laissant là mon passé
Sans aucun remords
Sans bagage et le cœur libéré
En chantant très fort
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil...