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Bertrand Belin - La perdue

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Bertrand Belin - La perdue

(Sterne/Sony - 2007)
Le trou dans ta poitrine
Rien à la ville
La perdue
La tranchée
Tes délices
Ali et Maria
Des os de seiche
Les oiseaux
L’aube posée
Au coeur des astres
Menuet
Les orchidées

A travers son album « La perdue », Bertrand Belin nous invite à découvrir notre vie à travers notre vie amoureuse.

Cette vie commence avec l’errance solitaire. Présents au milieu des autres, nous ne reconnaissons « Rien à la ville », rien à ce qui nous entoure. « Autour de moi l’on vit. On parle même on dit ». Quel repère allons-nous pouvoir trouver ?

Puis, avec le titre éponyme de cet album « La perdue », nous pouvons découvrir l’autre. On peut l’assaillir de questions : « A quoi pensez-vous derrière ces branches ? ». On vient de trouver « La perdue ».

La présence de la nature revient toujours dans l’univers de Bertrand Belin. C’est en tous cas l’endroit propice à cette histoire. « Tes délices » nous rappellent que la nature constitue le lit de l’amour : « A ta peau, j’humais l’écorce de grands aulnes et tes fougères nous tatouaient le dos ».

On peut ainsi découvrir le corps de l’autre, certaines parties comme « Le trou dans la poitrine » auxquelles nous ne prêtons pourtant pas souvent attention ; parties où « Mes tigres s’y élancent ».

« L’aube posée » jusqu’à midi, l’étreinte peut se prolonger. Bertrand Belin nous démontre que sa poésie est la mieux placée pour décrire cette étreinte : « Tu viens, je viens et le jour vient. Sous tel cyprès que je dévoile ».

« Les oiseaux » nous rappellent qu’avant le « oui » à une demande en mariage, il y a le « oui » qu’on peut dire quand on sait qu’on aime : « Quand le oui de oui j’aime a recouvert le tout ».

Cet amour est maintenant confronté au regard des autres. « Ali et Maria » (Les fugitifs et les Villageois) sont face aux jugements : « Se dit : mais quelle folie les fit aller si haut sans répit ».

Malgré cette adversité, il est enfin possible de profiter de cet amour. Avec « Les orchidées », « Nous prendrons des trains en fête, le vin bercera nos voeux ».

Cette histoire est alors arrêtée nette par une lourde expérience de la vie. Avec « La tranchée », la guerre sépare les amants. « Je n’ai plus le cœur à la guerre ».

Loin l’un de l’autre, il ne reste plus guère que les étoiles pour communiquer. « Au cœur des astres », on garde l’espoir : « Allez-y, je regarde encore ce bleu, je vous rejoindrai plus vieux... »

Comme toujours, l’un des deux se retrouve seul. « Des os de seiche » (voyage au centre de la veuve) nous décrit cette dame : « Il y a de la place dans son cou. Et son lit va pour deux ».

Au milieu de notre riche chanson francophone, Bertrand Belin confirme avec « La perdue » sa place de compositeur interprète de la nature et de la poésie.

3 février 2008

Nicolas Lobey

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