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Pauline Croze en tournée à partir de février 2008


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Philippe Bessière
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  • Posté le : mardi 4 décembre 2007, 20:08
  • Sujet : Pauline Croze en tournée à partir de février 2008

En Février 2005, Pauline Croze faisait une apparition remarquée dans notre univers musical avec un premier album riche en petites confessions intimes. On y apprenait par exemple que cette jeune femme de 24 ans née et grandie en région parisienne se sentait « floue », et ce « malgré les mises au point ». Tandis qu’ailleurs elle s’avouait plutôt « mal assis(e) » dans l’existence. Outre les mots choisis, son timbre de voix particulier, d’une véhémente sensualité, montrait de réelles dispositions à percer la carapace pour toucher le cœur. En France, une voix comme la sienne, faisant preuve à ce point d’abandon et d’exigence esthétique, est trop rare pour demeurer longtemps ignorée. Porté par des titres comme Mise à Nu, M’en Voulez Vous ou T’es Beau , ce premier album réalisé par Edith Fambuena lui valut tout naturellement éloges et joli succès (Double Disque d’or). Depuis Pauline a évolué. Elle a chanté en première partie de Miossec, de Cali et de M, et donné 150 concerts. Elle s’est produite comme une grande sur la scène des Transmusicales de Rennes dont elle fut l’une des révélations en 2003, au Festival des Inrocks en 2004 et à l’Olympia en 2006. Dans le feu de l’action, elle est parvenue à dompter beaucoup de timidité en elle, en conservant assez toutefois pour ne pas rompre le charme. Elle a voyagé (Islande, Chili) et changé d’adresse. Enfin, elle a bouleversé sa façon de travailler pour, dit elle, aller vers « plus de précision, de maturité et de liberté ». Bref, Pauline Croze se sent aujourd’hui nettement moins floue qu’avant. Ce sur quoi son deuxième album nous éclaire.

Enregistré au studio Ferber à Paris Un Bruit Qui Court profite de l’épanouissement d’une sensibilité bien à part, compromis intime entre rage et douceur, comme de l’approfondissement des modes musicaux pour l’exprimer. « Sur le premier, tout partait de la guitare et de la voix. Comme je suis très limitée avec une guitare, que j’étais un peu fatiguée d’en jouer après la tournée, je me suis mise à explorer d’autres approches pour écrire mes chansons.  » . » Pauline qui ne se sent guère d’atomes crochus avec la chanson française avoue préférer exercer sa voix en suivant les solos du saxophoniste Wayne Shorter plutôt qu’à l’écoute de La Vie en Rose.

Ce décalage avec un territoire musical auquel elle admet appartenir cependant ( « je fais des chansons en français après tout. Je respecte certains codes ») s’illustre ici avec A l’Evidence, titre qu’elle a composé à partir d’une phrase de saxophone. Si la méthode rappelle celle des rappeurs, le résultat diffère, le propre de Pauline Croze étant d’échapper aux formules sonores comme au blindage des genres. Vers la fin, sa voix se libère de la boucle rythmique pour s’envoler. Comme ce morceau traite d’un sujet grave, on réalise ce que chanter signifie pour elle : un salut. Ainsi tout au long des 12 nouvelles chansons d’Un Bruit Qui Court, elle ne cessera de lâcher la bride à sa voix, de jouer avec, de la faire virevolter, de la rendre flamme, volute, caresse, vague ou flocon. Lors d’une interview, elle confiait que si elle en avait à choisir elle aimerait « se réincarner en voix » ? Disparaître dans le chant pur, se débarrasser du corps et des douleurs qui s’y cramponnent : une ambition digne d’un Jeff Buckley, artiste vers qui, avec Björk et Camille, vont ses préférences. « Je trouvais jusqu’à présent ma manière de chanter trop linéaire et je voulais m’en défaire, la renouveler. » Cette fluidité vocale jaillit notamment sur Un Bruit Qui Court, titre électrique, « pulsif » à la façon d’un Led Zeppelin à pâte légère où ses musiciens- Simon Edwards à la basse, Martin Barker à la batterie et Jean Louis Solans à la guitare- l’entraînent dans une course menée avec l’urgence d’une évasion. Au fil de l’album, elle va comme ça persévérer dans son désir d’apesanteur, laissant au corps tantôt souple ou tendu de la musique le soin de l’accompagner dans ses variations d’humeur, plutôt jazz dans Sur Ton Front, un peu trip hop dans A l’évidence, vaporeuse dans Baiser d’Adieu, carrément derviche dans Légère.

Elle qui ne fait que 50 kilos reste préoccupée par tout ce qui pèse. Valparaiso évoque ainsi autant le voyage que l’agréable sensation d’être soulagé d’un poids lorsqu’on est loin de chez soi. Légère (Soulève-Moi) nous la révèle en quête d’une épaule où elle pourrait s’abandonner à sa fragilité, à sa douceur. Quand Nous Voulons Vivre élargit cette idée à un niveau plus général... « Avant je me forçais à croire que je supportais la violence qui nous entoure, dans la rue, à la, télé, dans les rapports humains. Mais je n’y arrive plus. Dans cette chanson, je me demande comment se positionner par rapport à une réalité qui nous agresse en permanence.

Quelle grandeur, quelle force faut- il avoir pour réagir à tout ça sans devenir soi même victime ou agresseur ? »

Si elles ne racontent pas vraiment des histoires, les chansons de Pauline traduisent en revanche l’intensité des séismes intérieurs d’une personne s’avouant volontiers extrême. « Je peux me montrer très radicale dans mes positions. J’ai du mal à faire la part des choses, notamment à doser mon investissement affectif avec les autres.  » Après avoir fait appel à certains auteurs pour quelques chansons du précédent ( Dorian, Mickaël Furnon de Mickey 3D, Eléonore Weber), elle assume cette fois l’écriture de tous ses textes, à l’exception notable de Baiser d’Adieu signé Arthur H. « J’ai besoin d’une émotion qui m’appartienne pour arriver à un niveau d’interprétation satisfaisant ». Reviennent chez elle les mêmes questions : comment échapper à la prison des apparences, comment trouver la plénitude en soi et hors soi ? Ainsi Les Gens Qui Jasent mettent à l’épreuve sa vulnérabilité à l’égard des autres, tandis que dans Faux Contacts elle ramène le corps au degré de la machine, sujet aux pannes et aux disfonctionnements. « Certains jours, la machine n’arrive plus à se mettre en route. Dans nos vies, il arrive que l’on devienne tout froid et c’est toujours par manque d’amour. » Pauline n’a pourtant nulle vocation à se complaire au fond des gouffres. Elle qui aime tant le reggae et les musiques qui font danser trouve toujours dans la dynamique du rythme le moteur de son combat intime, la source d’une force qui toujours la relève. Alors le monde redevient source d’enchantement, des baisers se mettent à neiger en Décembre, un banal Jour de Foule s’éclaire de magie. « Celle là je l’ai écrite après un passage de ma vie assez noir. La chanson évoque la redécouverte de l’extérieur, une reprise de contact avec le quotidien, un retour à la lumière. » Avec Un Bruit Qui Court, album qu’elle a co- réalisé avec Jean Lamoot ( Alain Bashung, Salif Keita, Têtes Raides...), dont elle assume la plupart des arrangements, Pauline Croze impose un univers sonore qui habille une personnalité artistique aussi accessible qu’irréductible, à la fragilité décoiffante, aux émotions sans concession. Une évidence.

Les dates :

15.02.08 Bruxelles (Bel) / L’Orangerie
16.02.08 Villiers le Bel (95) / Espace Marcel Pagnol
22.02.08 Ris Orangis (91) / Le Plan
27.02.08 Istres (13) / L’Usine
28.02.08 Toulon (83) / Oméga Live
29.02.08 Nice (06) / Théâtre Lino Ventura
05.03.08 Moulins (03) / Théatre
06.03.08 Lyon (69) / Transbordeur
07.03.08 Genève (Ch)
10.03.08 Paris (75) / Bataclan
11.03.08 Paris (75) / Bataclan
13.03.08 Barentin (76) / Théâtre Montdory
14.03.08 Laon (02) / Maison des Arts et Loisirs
20.03.08 Albi (81)
26.03.08 Lèves (28) / Espace Soutine
27.03.08 Caen (14) / Big Band Café
28.03.08 Cherbourg (50) / Théâtre à l’Italienne
01.04.08 Issy les Moulineaux (92) / Festival Chorus
04.04.08 La Teste de Buch (33) / Salle Pierre Cravey
12.04.08 Brest (29) / La Carène
29.04.08 Strasbourg (67)
30.04.08 Reims (51) / La Cartonnerie
15.05.08 Montmorillon (86)
23.05.08 Arras (62) / Théâtre


Le site Internet de Pauline Croz
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